Dans un avis publié le 28 juin dernier, la Haute autorité de santé s’est prononcée en faveur de l’extension des compétences vaccinales des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes pour l’ensemble des vaccins (obligatoires ou recommandés) du calendrier vaccinal chez les enfants de plus de deux ans et jusqu’à 15 ans révolus. Une demande portée de longue date par l’Ordre national des infirmiers.
Améliorer la couverture vaccinale de l’ensemble de la population dès le plus jeune âge
Une première étape a été franchie en début d’année, avec l’autorisation accordée aux infirmiers de
prescrire et administrer les vaccins inscrits au calendrier vaccinal
chez les personnes âgées de 16 ans et plus. La Haute autorité de santé va aujourd’hui plus loin
en préconisant l’extension de ces prérogatives chez les enfants et adolescents de 2 à 15 ans révolus
, « afin de simplifier le parcours vaccinal, de multiplier les opportunités de vaccination et donc d’augmenter la couverture vaccinale ».
Dans son avis du 28 juin, la HAS
précise les conditions de prescription et d’administration de ces vaccins.
Des infirmiers qui pourraient prescrire et administrer de nombreux vaccins…
Pour les enfants âgés de plus de deux ans et jusqu’à 15 ans révolus, la HAS recommande que les infirmiers, les pharmaciens et les sages-femmes puissent prescrire et administrer l’ensemble des vaccins inscrits au calendrier vaccinal. Cet élargissement des compétences porte sur l’ensemble des vaccins, obligatoires ou recommandés, du calendrier vaccinal chez les enfants de 2 à 15 ans révolus :
- BCG
- Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite
- Haemophilus Influenzae de type b (HIB)
- Hépatite B
- Coqueluche
- Pneumocoque
- Méningocoque B
- Méningocoque C
- Méningocoque ACYW
- Rougeole-Oreillons-Rubéole
- Papillomavirus humain (HPV)
- Varicelle
- Grippe
Pour les
enfants immunodéprimés, la HAS recommande toutefois que la vaccination
reste de la seule compétence des médecins.
Pour les enfants de moins de deux ans, la HAS ne recommande pas d’élargir les compétences vaccinales des pharmaciens et des infirmiers. Elle suggère d’autoriser les sages-femmes à prescrire et à administrer l’ensemble des vaccins inscrits au calendrier vaccinal.
Former les professionnels de santé, améliorer la traçabilité et élaborer des indicateurs de suivi en matière de vaccination
La HAS rappelle l’impératif de formation des professionnels de santé concernés par l’élargissement de leurs compétences et préconise le suivi d’une formation certifiante pour ceux qui n’ont pas suivi de modules spécifiques de vaccination infantile.
Elle suggère également une meilleure traçabilité de la vaccination et de l’aide à la prescription à travers des outils numériques en lien avec le dossier médical partagé (DMP). Elle souhaite la mise en place d’indicateurs de suivi de prescription et d’administration des vaccins par les différents professionnels de santé pour mieux évaluer l’impact de cette mesure sur la population. Au-delà, elle appelle de ses vœux des campagnes d'information régulières, mettant en avant l’intérêt de la vaccination pour tous.
Une demande soutenue de longue date par l’Ordre National des Infirmiers
L’extension des compétences vaccinales des infirmiers, qui répond à un enjeu prioritaire de prévention, est portée de longue date par l’Ordre national des infirmiers, notamment dans sa contribution au Ségur de la Santé. Cette demande, largement soutenue par la profession infirmière dans ses différentes consultations internes, s’inscrit dans la continuité des campagnes de vaccination contre la Covid-19 et la grippe, dans lesquelles les infirmiers ont été en première ligne.
L’Ordre national des infirmierssouhaite que les préconisations de la HAS soient suivies d’effet rapidement, afin de formaliser et d’accompagner l’extension des compétences vaccinales des infirmiers.
