Variole du singe (Monkeypox) : caractéristiques et dispositif de prise en charge

29/07/2022

« Nous sommes face à une émergence mondiale du virus Monkeypox[1] » - Jérôme Salomon, Directeur Général de la Santé Ministère des Solidarités et de la Santé, France. Membre du Conseil Exécutif de l'Organisation Mondiale de la Santé.

L’OMS a déclenché samedi 23 juillet le plus haut niveau d’alerte sur la variole du singe. Depuis mai 2022, la maladie a frappé plus de 16 000 personnes dans 74 pays. En France, ce sont environs 1500 cas reportés au 21 juillet (majoritairement en Île-de-France). 

 

Origine du virus :

« La variole du singe est une zoonose virale (un virus transmis à l’homme par les animaux) avec des symptômes similaires à ceux observés dans le passé chez les patients atteints de variole, bien qu’elle soit cliniquement moins grave. Avec l’éradication de la variole en 1980 et l’arrêt subséquent de la vaccination contre la variole, la variole du singe est devenue l’orthopoxvirus le plus important pour la santé publique. La variole du singe est principalement présente en Afrique centrale et occidentale, souvent à proximité des forêts tropicales humides, et apparaît de plus en plus dans les zones urbaines. Les hôtes animaux comprennent une gamme de rongeurs et de primates non humains[2] »

 

Isolé pour la première fois en 1958, ce virus est particulièrement surveillé en Afrique centrale et occidentale (épidémie majeure en 2017 au Nigéria et 6 000 cas par an en République démocratique du Congo). Selon Jérôme Salomon, « ce virus, il était endémique en Afrique de l’Ouest. Il a maintenant émergé essentiellement en Europe, depuis quelques semaines, probablement avec la reprise des voyages, probablement avec la reprise des activités festives et donc c’est toute l’Europe qui est touchée. [3] »

 

Mode de transmission

Ce virus est une maladie qui se transmet à l'Homme par contact avec un animal, un autre homme infecté ou par contact avec un objet contaminé. « La transmission est interhumaine par contact prolongé avec une personne infectée, par contact physique direct avec les lésions cutanées, avec des fluides corporels ou avec les muqueuses et par contact avec des objets ou du linge contaminés. [4] » La pénétration de l’organisme par le virus se fait par des lésions cutanées, les voies respiratoires ou les muqueuses.  Il est à noter que l’homme peut également contaminer l’animal.

 

Symptômes

L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours.  

Les symptômes initiaux peuvent être :

  • De la fièvre
  • Des céphalées
  • Des douleurs musculaires
  • Une odynophagie
  • Une asthénie
  • Une poly-adénopathie cervicale et/ou inguinale
  • Une éruption cutanée d’1 à 2 jours. « Cette éruption peut donner des atteintes des muqueuses comme des atteintes de la peau. Ces boutons sont essentiellement situés dans la zone génitale, sur les organes génitaux, sur le pénis. Ils peuvent être autour de l’anus, ils peuvent être dans l’anus. C’est ce qu’on appelle une anite ou une rectite. » (Jérôme Salomon). Les autres muqueuses (ORL, conjonctives) peuvent également être concernées.

 

La fièvre, lorsqu’elle est présente, dure environ 1 à 3 jours. La maladie peut guérir toute seule, au bout de 2 à 4 semaines. La personne est contagieuse dès l’apparition des premiers symptômes.

En ce qui concerne les lésions cutanées, plusieurs stades successifs sont observables : macule, papule, vésicule, pustule puis croûte. « Leur évolution se fait uniformément. Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses. La maladie dure généralement de 2 à 3 semaines[5] »

À noter : « L’atteinte cutanée de l’infection par le Monkeypox se différencie de celle de la varicelle (peu fréquente chez l’adulte). Pour la varicelle, l’éruption évolue en plusieurs poussées. Les paumes des mains et les plantes des pieds sont épargnées » [6].

 

Vaccination préventive

« Face à la diffusion du virus Monkeypox (variole du singe), la Haute Autorité de santé, saisie par la Direction générale de la santé a recommandé dans son avis du 7 juillet 2022 [7] qu’une vaccination préventive soit proposée aux groupes les plus exposés au virus. [8] »

Depuis le 11 juillet 2022, peuvent prendre rendez-vous pour se faire vacciner, notamment par un infirmier, sur l’ensemble du territoire :

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples
  • Les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples
  • Les personnes en situation de prostitution
  • Les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle

 

La vaccination peut aussi être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades.

« Toutes les personnes qui s’estiment à risque peuvent avoir accès à cette vaccination préventive. [9] » - Jérôme Salomon.

 

À noter : François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, a précisé que plus d’une centaine de centres de vaccination sont aujourd’hui en place sur le territoire national.

 

Pour plus d’informations :